samedi 9 janvier 2016

L’approche communicative





          L’approche communicative est née au milieu des années 1970, en réaction contre les méthodologies audio-orale et audio-visuelle fondées sur le distributionalisme bloomfieldien et le behaviorisme skinnerien. Noam Chomsky reproche à la première théorie de référence son incapacité d’offrir au locuteur la possibilité d’engendrer un nombre illimité de phrases, et à la seconde sa conception sur l’acquisition du langage : Le langage ne s’acquiert pas par imitation, mais par un processus actif de construction de sens.

       Sur le plan des théories linguistiques, l’approche communicative s’appuie sur plusieurs modèles, pour n’en citer que la sociolinguistique (compétence de communication) et la pragmatique (actes de paroles). Sur le plan des théories d’apprentissage, elle est sous-tendue par les théories cognitivistes qui considèrent l'apprenant comme un être doté d’un cerveau lui permettant de traiter l’information nouvelle en fonction de l’information stockée antérieurement en mémoire ; et par les théories constructivistes selon lesquelles l’apprentissage est conçu comme un "processus de construction des connaissances et non pas comme un processus d’acquisition" (Legros et al., 2002, p.28).

L’approche communicative est rarement séparée de l’approche notionnelle-fonctionnelle, étant donné qu’un cours de type communicatif s’articule autour de fonctions langagières (informer, défendre un point de vue, ordonner) et de notions (l’espace, le temps, la comparaison, etc.)

    L’approche communicative vise le développement de la compétence communicative qui, comme l’explique Jean-Pierre Cuq (2002, p. 245) ne se limite pas à la maîtrise des règles grammaticales, mais aussi à la connaissance des règles socioculturelles d’emploi de la langue, aux règles assurant la cohérence et la cohésion textuelles et aux stratégies de compensation des défaillances de la communication (compétence stratégique).

    Elle prône une pédagogie centrée sur l’apprenant et sur ses besoins langagiers. Celui-ci est considéré comme l’acteur principal de son propre apprentissage, comme il participe à l’élaboration du programme. En effet, ses productions constituent le point de départ de la programmation des cours et déterminent le dosage des activités d’apprentissage.


    La centration sur l’apprenant implique aussi la prise en compte du vécu quotidien de l’apprenant et de ses spécificités culturelles. C’est ce qui explique l’attachement de l’approche communicative aux documents authentiques comme supports aux activités. Il s’agit de documents qui n’ont pas été conçus au départ à des fins pédagogiques. Le recours à ces documents permet à l’apprenant de travailler sur des échanges réels, d’apprendre une langue variée socialement et de se préparer à la communication hors de la classe.

Références bibliographiques :
CUQ Jean-Pierre & GRUCA Isabelle, (2002), Cours de didactique du français langue étrangère
et seconde, P.U.G.
GERMAIN Claude, (1993), Evolution de l'enseignement des langues : 5000 ans d’Histoire, CLE
International.
LEGROS Denis & CRINON Jacques, (2002), Psychologie des apprentissages et multimédia. Armand Colin, Paris.
TAGLIANTE Christine, (2006), La Classe de langue, Paris : CLE International
PUREN Christian, (1988), Histoire des méthodologies de l'enseignement des langues. Paris, Nathan ; Coll. CLE.

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